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C’est pas parce que Le Canard est un anti Sarko de la première heure qu’il doit se faire l’écho de toutes les conneries qu’on lit sur le net. C’est d’ailleurs de pire en pire : vu le nombre des “amis” du Canard qui ont partagé la fausse info sur la mort de ce pauvre policier, cela montre malheureusement le peu de bon sens qui anime certaines et certains ; un conseil du Canard : LISEZ avant de partager des conneries. Rue89 pond un article excellent sur ce hoax.

Selon le journaliste et blogueur Olivier Bonnet, il s'agirait rien moins que d'une « ignoble mascarade funèbre de Sarkozy » : le policier de 37 ans, dans le coma depuis le 27 novembre, serait en fait décédé la veille de la visite présidentielle. Mais sa mort aurait été gardée secrète pour servir la communication de Nicolas Sarkozy :


« Voilà donc un président-candidat en mal de voix sécuritaires qui vient danser sur un cadavre en s'appropriant littéralement son agonie, qu'il prétend avoir partagée. Jusqu'où l'indécence peut-elle donc être repoussée ? »


Pour écrire cela, Bonnet se base sur un croisement de différentes dépêches d'agence, et sur les affirmations d'un ancien policier devenu écrivain, Marc Louboutin, sur sa page Facebook. Comme dernière preuve, il ajoute brièvement qu'« à l'hôpital, un membre du personnel, qui craint pour sa place, confirme anonymement ».



Joint par Rue89, Marc Louboutin confirme ses dires. Il ajoute qu'avant d'écrire sur Facebook puis de déclarer à Olivier Bonnet que « Sarkozy n'a pas vu Eric Lalès vivant », il a « recoupé deux fois l'information » auprès de policiers des Bouches-du-Rhône.


Depuis, les affirmations de Louboutin et Bonnet font le tour d'Internet, et commencent à apparaître dans les médias. Mais elles sont fausses.


Diego Martinez, le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police-FO (majoritaire), déclare que les bras lui sont tombés quand il a appris cette rumeur :


« Nous avons suivi l'état d'Eric Lalès ces derniers jours, il s'est dégradé. La réalité, c'est qu'il est effectivement décédé après le passage du Président.

C'est une malheureuse coïncidence, et je trouve indécent et malsain de prétendre le contraire. Je me mets à la place de sa compagne, de ses filles, de ses parents. Ça ne grandit pas les blogs. »



Le responsable de son syndicat à Aix-en-Provence, dans le commissariat où travaillait Eric Lalès, était dans la chambre d'hôpital de son collègue la veille de la visite de Nicolas Sarkozy. Alexandre Molina :


« Vers 17 ou 18 heures, un professeur est venu et a dit à Delphine, la compagne d'Eric, qu'il n'y avait plus aucun espoir de rémission. Elle a donc pris la décision d'arrêter les soins.

D'après le professeur, il devait mourir dans la nuit. Finalement, il a tenu jusqu'au matin, et il est mort après le passage du Président. »


Le policier aixois ajoute qu'il « comprend » malgré tout cette polémique :

« Cela correspond au personnage de Nicolas Sarkozy. Malheureusement, nous ne sommes pas surpris à l'idée qu'il fasse ce genre de choses.

Mais s'il avait voulu se faire un coup de pub sur la mort d'un collègue, j'aurais été le premier à le dénoncer, je me serais gargarisé dans les médias. »



Alexandre Molina ajoute que son syndicat « n'a pas pour habitude de défendre le bilan de Nicolas Sarkozy ». SGP-FO a d'ailleurs publié un communiqué vendredi matin pour dénoncer l'annonce, faite par le Président dans la journée de jeudi, d'équiper les policiers de la BAC de fusils à pompe.


Selon Molina, « tous les policiers sont révoltés par cet effet d'annonce » juste après la mort d'un collègue :

« C'est incroyable d'entendre ce genre de choses. »


A l'hôpital Nord de Marseille, où est mort Eric Lalès, on dément aussi toute mise en scène avec report de l'annonce du décès du policier. Sophie Papachristou, secrétaire générale du syndicat Sud-Santé Sociaux à Marseille :

« Il est mort après la visite du Président, comme s'il avait attendu très poliment sa venue.

Cela dit, nous n'apprécions pas du tout que Nicolas Sarkozy puisse jouer avec la mort de quelqu'un comme cela, en faisant une annonce, alors que l'hôpital public est en train de mourir. »


Sur Mediapart, le chef du service de réanimation de l'hôpital Nord s'insurge aussi contre la polémique morbide entourant la mort d'Eric Lalès :

« La rumeur est fausse. J'ai moi-même accueilli le Président hier [jeudi], et je ne lui aurais pas présenté quelqu'un de décédé. »

Conclusion : pas la peine d'inventer des trucs pour faire de l'anti sarkozysme ; la vérité se suffit à elle-même...

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