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Un blocage auto généré et prévisible

Lorsque les UMPistes ont décidé de mettre en place des primaires avec des conditions d'accessibilité des candidats aussi compliqués, Le Kiosque aux Canards avait prévenu qu’il prévoyait un bordel sans nom. L’intérêt des primaires étant, en fait, de pouvoir choisir non seulement sur un nom, une personnalité, mais aussi sur une tendance. 

Or, un choix se résumant à deux participants est une connerie digne de celles que la droite fait depuis maintenant cinq ans. Souvenons-nous que la gôche n’est pas tombée dans ce piège, en ouvrant même ses primaires à toute personnalité, hors PS ,souhaitant s’y présenter. Avec le succès que l’on connaît ; une visibilité maximale et une occupation des médias comme jamais. C’est le cas pour l’UMP concernant la visibilité médias, mais pas pour les mêmes raisons, malheureusement pour eux.

Un bordel sans nom et c’est plus que grave

C’est plus que grave parce qu’une démocratie ne peut fonctionner sans une opposition digne de ce nom ; elle permet de recadrer, de dialoguer, de forcer la majorité à peaufiner ses dossiers. Elle permet aussi d’avoir une alternance digne de ce nom. Hors, il n’échappe à personne que le grand guignol UMPiste de ces dernières semaines a surtout montré que ce parti savait parfaitement générer du bordel, de l’incompréhension, des gesticulations en tous genres, mais certainement pas une logique de gouvernement.

En fait, il se passe exactement au sein de l’UMP ce que la majorité des français a reproché au président Sarkozy ; promettre et ne pas mettre en place ; commencer 160 réformes et n’en terminer qu’à peine 40 % ; faire rêver le citoyen et le faire retomber dans les limbes en fin de quinquennat. On se plaint, ici et là, de la gouvernance Hollande alors, qu’en fait, celui-ci fait l’inverse de son prédécesseur en étant d’une extrême prudence sur ses promesses et en ne mettant en place que ce qu’il avait promis, et à son rythme.

L’UMP en est où, aujourd’hui ?

L'ancien président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP) propose la solution du référendum. Il organisera donc mardi prochain une consultation de tous les parlementaires « élus sous l'étiquette UMP ». La question posée sera la suivante  : « pour ou contre la tenue avant l'été 2013 » d'une nouvelle élection du président du parti, a-t-il annoncé mardi dernier.

« Le jour-même où le calendrier de ce nouveau vote aura été acté irrévocablement, le groupe filloniste R-UMP devra disparaître et aucun recours en justice ne devra être engagé », stipulera la question posée aux parlementaires lors de ce « référendum à bulletins secrets », a ajouté M. Accoyer.

Ce référendum, qui sera ouvert à « tous les députés, sénateurs et députés européens élus sous l'étiquette UMP », y compris ceux appartenant au groupe filloniste Rassemblement-UMP, se tiendra à 12H00 mardi prochain, dans un lieu qui n'a pas encore été fixé, a indiqué le député de Haute-Savoie.

La position du président UMPiste auto-proclamé

Copé aurait fait ses calculs. Et voudrait éviter l'humiliation, malgré ses déclarations mercredi de Matamore sur les « parlementaires », « barons » coupés du pays réel. Le référendum pour ou contre un nouveau vote à la présidence de l'UMP dès 2013 proposé aux parlementaires par Bernard Accoyer mardi prochain met une pression maximale sur Jean-François Copé.


Le député-maire de Meaux sait que le résultat devrait appuyer très majoritairement la solution du nouveau scrutin, non pas après les municipales de 2014, comme il le propose, mais l'an prochain. Et ceux de ses soutiens qui sont convaincus qu'un re-vote en 2013 est la seule façon de sortir de l'impasse, se sont engouffrés dans la brèche pour reprendre les négociations jeudi afin de tenter d'arriver à un accord avant mardi et ce référendum que d'aucuns qualifient de « bombe nucléaire ».

Juppé pense qu’»Attendre 2014 n’a aucun sens»

Les points d'accord ? Une réforme des statuts et une direction collégiale. La pierre d'achoppement ? Encore et toujours le calendrier du nouveau scrutin, auquel François Fillon, après ses déclarations sur Europe 1 mardi dernier, ne devrait pas participer. 

Ce vendredi matin, Alain Juppé est sorti de sa réserve sur son blog pour défendre la solution de ce nouveau vote, rapidement. « Qui ne comprend que le plus tôt sera le mieux? Attendre 2014 n'a pas de sens : ce calendrier conduirait à aborder la campagne des municipales dans la division et le blocage, ce qui ne profiterait qu'à nos adversaires des deux bords » écrit le maire de Bordeaux.

Reste un détail. Et pas des moindres. Faire céder Jean-François Copé. Convaincu que le seul objectif des fillonistes est de le faire sortir de la vie politique. Mais affronter un vote très majoritaire des parlementaires en faveur d'un scrutin rapide, pourrait bien être, pour Jean-François Copé, un premier pas vers la sortie.

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