Une peine de 3.000 euros d'amende a été requise à l’encontre de Christine Boutin pour "provocation à la haine ou à la violence envers les homosexuels".

"Ce que l'on entend dans vos propos, c'est que les homosexuels sont une abomination", a résumé le procureur, indiquant que le parquet avait reçu 500 plaintes de particuliers outrés après sa déclaration.

«L'homosexualité est une abomination»

Dans un entretien titré Je suis une pécheresse, Christine Boutin affirmait : "L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné". "J'avais hésité à répondre à cette question qui faisait référence à une citation de l'Ancien et du Nouveau testament et puis je me suis dit: c'est une occasion de clarifier ma pensée. Mon opinion s'inscrit dans la tradition chrétienne", explique-t-elle. "J'ai regretté par la suite mais je suis une femme directe, j'essaye d'être en accord avec mes convictions profondes mais cela ne veut pas dire que je condamne les personnes homosexuelles", a-t-elle assuré.

Mais tout de même, lui fait remarquer le président Bourla, "abomination, c'est inspirer le dégoût, l'horreur, c'est d'une extrême violence pour une femme politique expérimentée comme vous". "Oui, c'est vrai, mais pour une catholique tout péché est une abomination, mais il est aussi pardonné. C'est pour cela que j'ai parlé de propos maladroits", fait-elle valoir.

Un léger problème de vocabulaire»

Le président l'a alors interrogé alors sur sa vision de l'homosexualité :

- "Est-ce une orientation, une identité sexuelle?"

- "Oui".

- "Est-ce-que lorsque l'on dit de quelqu'un qu'il est homosexuel, on évoque sa sexualité ou pas?"

- "Oui, bien sûr".

- "Et donc, vous pouvez prétendre qu'en qualifiant l'homosexualité d'abomination vous ne visez pas les homosexuels?"

- "J'entends vos questions mais je ne regarde pas les personnes en fonction de leur orientation sexuelle", insiste-t-elle, en soulignant qu'elle a des amis et des collaborateurs homosexuels.

- "Ah Madame, les pires racistes disent ici qu'ils ont des amis noirs et les pires antisémites des amis juifs. Pourquoi est-ce si extraordinaire pour vous d'avoir des collaborateurs homosexuels ?", lui demande le président.

- "Vous avez aussi dit que l'homosexualité était une question de mode?", poursuit alors le magistrat. "J'étais fatigué, c'était une parole malheureuse", dit-elle.

- "Vous avez aussi déclaré, après la Palme d'or à La vie d'Adèle : 'On peut plus voir un film à la TV sans voir un gay. On est envahi'".

- "M. le président, pour moi, envahi, c'est être entouré de personnes. On peut être envahi par des amis, des immigrés..."

  • "Mme Boutin, ironise le président, il semble qu'il y ait chez vous un léger problème de vocabulaire".
«Madame Boutin, il semble qu'il y ait chez vous un léger problème de vocabulaire»
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