Tiens donc ! Étrange retournement de situation ! Alors que les différents collectifs auto proclamés de la ZAD Notre Dame des Landes n’avaient pas de mots assez durs sur la société - qui, d’ailleurs, leur permet de bouffer -, sur l’État - qui leur verse moult RSA et autres aides sociales - sur ses représentants - dont madame la préfète. Et après avoir tenté de rassembler tous les pseudos opposants européens ; les voici implorant un rendez-vous avec Nicole Klein ; préfète de région qu’ils ont lamentablement snobé lorsqu’ils se sentaient en position de force.

Sauf que voilà ;  ces «révolutionnaires» bouffant sur le dos des gens qui bossent ont oublié deux légers détails ; l’État, fort du soutien de l'opinion public, les a quasi complètement dégagé en moins de dix jours alors que cela fait des mois qu’on leur propose de se bouger le cul et de proposer des projets, mais en plus, ils ont occulté le professionnalisme et, surtout, le vécu de cette préfète hors normes.

L’État leur propose des solutions ; que les zadistes se bougent le cul 

Les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ont décidé de répondre "favorablement" à la proposition de rencontre de la préfète des Pays de la Loire, un rendez-vous qu'ils souhaitent obtenir "au plus vite", ont-ils annoncé ce mardi.
    
"Le mouvement (d'occupation) a décidé hier (lundi) de répondre à la proposition de la préfète", ont déclaré plusieurs occupants, alors que se poursuivaient sur le site, et pour le neuvième jour, les opérations de la gendarmerie, dont le déblaiement des deux principaux axes routiers. Les autorités ont laissé jusqu'au 23 avril aux occupants pour régulariser leur situation.

Nicole Klein ; une préfète hors normes

Sang-froid

Si beaucoup d’occupants de Notre-Dame-des-Landes voient en Nicole Klein le bras armé d’un Etat autoritaire, la préfète des Pays-de-la-Loire a plutôt manifesté dans sa carrière un "caractère calme, très apaisant", dit Catherine Tasca, dont elle a été cheffe de cabinet au ministère de la Communication à la fin des années 1980. "Je suis d’ailleurs sûre qu’elle a été choisie à cette fonction parce qu’elle a du sang-froid." L'ex-ministre ajoute :

"Très franchement, je n’aimerais pas être à sa place..."

Syndrome César

"Personne n’a envie d’être à ma place !", plaisante Nicole Klein. Il n’y a en effet que des coups à prendre dans cette situation à NDDL. Car soit la préfète rate l’évacuation et subit le "syndrome César", du nom de l'"opération César" de 2012, évacuation qui s’était soldée par un fiasco, soit les autorités cognent trop fort et c’est le "syndrome Sivens", du nom de cette ZAD tarnaise où un jeune homme de 21 ans, Rémi Fraisse, a perdu la vie en 2014.

Documentaliste

Fille d’un vendeur de vêtements du 3e arrondissement de Paris, Nicole Klein a démarré dans la vie comme documentaliste à la Documentation française.

"Dans mon milieu, on ne pensait pas à devenir énarque, surtout quand on est une femme, dit-elle. Etre institutrice, c’était déjà bien pour mes parents."

A la trentaine passée et déjà mère de deux enfants, elle reprend ses études et intègre l’ENA – une institution passablement macho :

“On m’aurait bien vue juge dans un tribunal administratif, mais j’ai choisi le corps préfectoral. J’étais la seule femme de ma promotion…”

Elle est aujourd'hui l'une des trois seules femmes préfètes de région et l'une des 15 préfètes de département que compte la France. 

De gauche

La préfète a beau répéter qu’elle est "une fonctionnaire, pas une politique", elle est "une femme de gauche", affirme Catherine Tasca. C’est par Pierre Joxe, en 1988, que la jeune dircab du préfet du Gard est repérée alors qu’elle affronte les inondations de Nîmes. "Madame, vous êtes le seul homme du département", lui lance le ministre socialiste de l’Intérieur – un compliment viril bien dans l’époque – avant de l’introduire auprès de Catherine Tasca. 

Anti-aéroport ?

Les journalistes de "Ouest-France" ont relevé une phrase laissant penser que la préfète n’était pas franchement pour l’aéroport. "Contrairement à ce que beaucoup de Parisiens pensent, il y a un aéroport à Nantes. Qui fonctionne sans aucune difficulté." Sous-entendu, pas besoin d’en construire un autre…

Paradis

Elle jure" qu'il ne faut surtout pas mythifier la ZAD. Ce n’est pas un endroit paradisiaque, comme on le lit ici ou là. C’est aussi très sale et si certains occupants ont un vrai projet agricole, d’autres n’en ont pas. On les dit écologistes, mais ils occupent une zone humide censée être protégée."

Laxisme

En août 2015, alors qu’elle est préfète de Picardie, Nicole Klein refuse d’envoyer les CRS contre des gens du voyage qui bloquent un barrage autoroutier. Elle a beau expliquer qu’elle a pris cette décision pour éviter d’inutiles débordements, "le Figaro" dénonce son supposé laxisme : "Les gens du voyage semblent donc une nouvelle fois avoir fait peur aux autorités", peut-on lire. 

Fesses à l’air

Elle sourit d’avoir eu à affronter, le 26 janvier dernier, une haie de… fesses à l’air formée par des zadistes mécontents. Mais beaucoup moins d’une récente manifestation, dont elle s’est éloignée, l’estimant dangereuse. "Certains manifestants m’interpellaient par mon prénom et m’ont directement menacée. Sur les réseaux sociaux, j’ai lu : 'Tirez-lui dessus et ne la loupez pas.' Je prends cela très au sérieux."

Fusillade

L’épisode le plus dramatique de sa carrière remonte au 26 juillet 2016. Ce jour-là, celle qui était alors préfète de Normandie ordonne aux policiers d’abattre deux islamistes, Adel Kermiche et Abdel-Malik Nabil Petitjean, qui viennent d’égorger le père Jacques Hamel dans l’église Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Fait notable, elle a donné cet ordre sans l’aval du ministère de l’Intérieur :

"Nous pensions que ces deux hommes avaient des explosifs et menaçaient la population, il n’y a donc pas eu d’hésitation. Je n’en tire aucune fierté, j’ai fait mon devoir."

Grogne

Nicole Klein doit affronter aussi la grogne des pro-aéroports déçus. Notamment celle du Conseil départemental, dirigé par Philippe Grosvalet (PS), qui renâcle à dépenser un centime pour réparer la D281, route occupée (et abîmée) par les anti-aéroport depuis cinq ans. Ayant compris que la préfète fait de la réouverture de cette route un symbole de la victoire de l’Etat sur le désordre, Grosvalet refuse obstinément de lui faire ce plaisir. Pas grave : c’est l’Etat qui paiera.

Les Zadistes vont pleurer chez madame la préfète
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