« Deported » est le titre du film documentaire de Rachèle Magloire et Chantal Regnault, qui raconte le calvaire de huit déportés vers leur pays d’origine, Haïti, après avoir purgé leur peine de prison aux Etats-Unis et au Canada.

Depuis 1996 et 2002, les États-Unis et le Canada mènent une politique de rapatriement systématique de tout résident étranger ayant commis un délit sur leur sol. Cela va des crimes de sang à de simples condamnations pour conduite en état d'ébriété ou de petits vols. *Expulsés* suit le retour en Haïti de ces hommes, délinquants nord-américains, expulsés vers leur pays d’origine : Haïti, un pays qu'ils ne connaissent pas et qui leur est hostile.

Huit déportés vers leur pays d'origine ; Haïti

Le documentaire relate le parcours difficile de ces personnes dans un pays inconnu, Haïti, où ils font face à l’incompréhension et un environnement hostile, observe l’agence en ligne AlterPresse lors de la projection de ce documentaire à la Fondation connaissance et liberté (en créole : Fokal), le lundi 18 mars 2013.

Ces déportés, exilés de force vers Haïti, s’adaptent difficilement à leurs nouvelles conditions de vie, expose le film « Deported » qui dure un peu plus d’une heure.
En plus, la distance séparant ces « expulsés » de leurs familles et proches qui vivent en pays étrangers amplifie leur douleur et la leur font vivre comme une double sanction.
Des déportés, dont Richard, pensent que leurs peines sont disproportionnelles à leurs actes.

Un changement nécessaire de politique

Sans emplois, les espoirs de certains d’entre eux s’amenuisent peu à peu.
D’autres tentent, par contre, de se réinventer une autre vie avec difficulté à l’instar d’Emmanuel, qui, après avoir été déporté en Haïti, essaie de s’investir dans des activités de promotion du rap haïtien.

Ce documentaire semble être une invitation à un changement de politique au niveau de la déportation des américains et canadiens vers leur pays d’origine, c’est-à-dire Haïti.
Il plaide aussi pour une meilleure prise en charge de ces déportés livrés à eux-mêmes dans le pays.

« Les déportés ont bien joué leur partition sans fausse note en donnant un témoignage crédible, vivant, humain et touchant », relève l’historien Georges Michel à l’occasion de la projection de ce documentaire à la Fokal.

Michel voit aussi ce film comme un témoignage sur le patrimoine architectural de Port-au-Prince qui n’existe presque plus, le film ayant été tourné avant le tremblement de terre de janvier 2010.

Un mythe...

Pour sa part, le cinéaste haïtien Arnold Antonin croit que ce film permet de voir les déportés en chair et en os parce que, dit-il, il y avait dans l’imaginaire haïtien tout un mythe assimilant ces derniers uniquement à des criminels.

L’intérêt du film réside également dans le fait qu’il aborde un problème qui n’est pas seulement propre à Haïti, mais à toute l’Amérique centrale et aux Caraïbes

Le film "Deported" a été sélectionné au FIPA 2013 de Biarritz.

La page FaceBook du documentaire :

https://www.facebook.com/DeportedLeFilmTheFilmFimLan

La bande Annonce de Deported

Haïti: une histoire contemporaine de déportés.
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