Un sondage de l'institut Gallup, montre que les américains et leur morale Mormone à la con sur le châtiment suprême, commence à prendre du plomb dans les ailes en ce qui concerne l'application de la peine de mort dans un pays qui se croit encore démocratique (peine de mort, Patriot Act, NSA, interventionnisme, etc). En effet le niveau des opposants à la « death penalty » est comparable au niveau le plus haut relevé en 1972, avec près de 40 % des américains opposés au châtiment considéré comme suprême par certains.

La peine de mort au États-Unis comment ça marche ?

Un peu trop bien à mon goût. Après une brève interruption de 10 années, celle-ci fut rétablie en 1977 avec l’exécution de Gary Gilmore. Je me suis rendu compte de ce qu'était réellement cette justice de l’œil pour œil à la lecture du magnifique essai de Norman Mailer, écrivain atypique américain : « Le Chant du Bourreau (The Executioner's Song) ». Publié en 1979, Mailer jette au fil des pages , tel un « road movie », poignant, parfois drôle, érotique mais terrible, le parcours du premier condamné à mort post-moratoire de 1967 qui annulait les sentences de mort. Fusillé en 1977, il inaugurait donc la nouvelle liste des ennemis de la société américaine, qui à ce jour compte à son actif le triste chiffre de 1352 exécutions : la dernière en date, ce jeudi 10 octobre 2013, pour la journée mondiale contre la peine de mort, les États-Unis exécutaient leur 30e condamné à mort depuis le début de l'année.

Mais j'en reviens au fonctionnement de cette peine d'un autre âge. Dans le système judiciaire des États-Unis, les délits les plus graves, dont le meurtre, relèvent des tribunaux de chaque État. Sur les cinquante États américains, trente-quatre prévoient la peine de mort pour les crimes particulièrement violents et cruels, bien que seuls treize de ces États aient appliqué la peine de mort en 2011. Quinze États n’appliquent pas la peine capitale. Dans les États qui peuvent imposer la peine de mort, on ne peut y recourir qu’en adhérant rigoureusement à des règles strictes sur le fond et sur la forme – règles qui sont constamment examinées et révisées par les tribunaux – et seulement après des procès libres et équitables, et des condamnations prononcées par des jurés à qui la preuve de la culpabilité a été apportée au-delà d’un doute raisonnable. Le gouvernement fédéral peut également appliquer la peine de mort pour certains délits fédéraux. Mais tout ceci n'est que la justification soi-disant légale d'un crime d'état perpétré au nom de la vengeance aveugle, au nom du best-seller de Dieu : la Bible. Car y a pas plus catho que les ricains, surtout dans les tribunaux.
De plus, les États-Unis s'appuient sur le droit international, encore un droit à remanier dans ses fondements, qui affirme « limiter l’application de la peine capitale aux crimes les plus graves, ce qui requiert certaines mesures de protection, et par-dessus tout l’usage de la voie légale » mais sans jamais avoir osé l'interdire, se contentant parfois de lui trouver des limites.

Cependant, il aura fallu attendre neuf années après la reprise des exécutions au pays de Benjamin Franklin, pour qu'en 1986 la Cour Suprême acte et interdise l’exécution de personnes en état de démence et dans la foulée qu’imposer la peine de mort aux criminels au-dessous de l’âge de 16 ans est une violation du 8e Amendement à la Constitution. Même en France au XXème siècle, au bon temps des regrets pénaux du FN, les bois de justice, « la veuve », n'étaient pas dressés pour les mineurs. Bref ce sont quand même près de 1400 vies ôtées depuis 1977 au nom de peines infligées par une insistance sociale et politique comme mesure répressive sanctionnant des délits.
Et en ce moment le système se grippe
quand des méthodes douteuses sont utilisées pour faire face à une large pénurie de barbituriques nécessaires aux injections létales sont d'ailleurs sous le feu des critiques. La controverse est telle que le gouverneur du Missouri a été même été contraint d'annoncer vendredi 11 octobre la suspension d'une exécution prévue pour la fin du mois, la toute première qui devait se faire avec du propofol.

Aujourd'hui que nous apprend ce sondage ?

60% des Américains se disent en faveur de la peine de mort pour les criminels reconnus coupables, soit le plus bas niveau depuis novembre 1972, lorsque la peine capitale était soutenue à 57%. Huit Américains sur 10 la soutenaient en 1994, un chiffre à son plus haut qui n'a cessé de baisser depuis.

Environ un Américain sur quatre (44%) estime qu'elle n'est pas appliquée assez souvent, un chiffre là encore parmi les plus bas.

Le premier sondage Gallup sur la question remonte à 1936 et les partisans de la peine de mort ont toujours été majoritaires dans le pays, à l'exception d'un sondage réalisé en mai 1966 en pleine époque de débats sur la question qui ont conduit au moratoire de 1967 sur l'arrêt des exécutions, remarque Gallup.

52% des personnes interrogées estiment que la peine de mort est appliquée de manière juste, contre 40% qui pensent le contraire.

Les chiffres apportent une note d'optimisme mais sont encore trop faibles pour espérer une abolition totale comme la France a eu le courage de le faire dès le début du premier septennat de François Mitterrand, courage politique porté avec brio, ferveur et convictions par Robert Badinter alors Garde des Sceaux.

Pour plus d'infos sur la peine de mort aux États-Unis (statistiques et rapports) voir ce site internet.

Flash Back

Il ne faut pas oublier que de l'Europe, telle qu'elle existait en 1981, la France était le seul pays à posséder dans son code pénal, la peine de mort. François Mitterrand, Robert Badinter, les parlementaires humanistes ainsi que tous les électeurs ayant votés pour la Gauche le 10 mai 81 souhaitaient et attendaient cette abolition. Évidemment, les grincheux de droite, cathos poussifs anti-avortements, et bien sûr l'extrême-droite qui existait bien avant que l'UMP n'en attribue la paternité à Mitterrand criait à qui voulait les entendre que la société allait se déliter dans une extrême violence.
Pouf-pouf! Les crimes de sang passibles des assises et de la guillotine n'ont pas connu l'inflation prédite par « les droites ». Ce qui tend à prouver que ce châtiment n'est pas un frein à la violence psychopathe, la violence conjugale ou matrimoniale, la violence crapuleuse ou ordinaire.

La peine de mort est un problème mondial et moral

États-Unis, Chine, Iran, Irak, Japon, et j'en passe, tous ces pays, membres de l'ONU, devraient être mis au ban des nations pour leur volonté de maintenir la peine de mort comme moyen légal d'éradiquer celle ou celui que la société ne souhaite plus abriter en son sein.

L'homme est assez malin pour s’entre tuer pour des raisons religieuses ou pseudo-religieuses, pour des matières premières, pour des divergences idéologiques ou ethniques, par racisme ou haine de l'étranger, multipliant conflits, guerres civiles et épurations sans rajouter à ce noir tableau du genre humain la mort d'un seul décidée par une institution qui ose encore se nommer « JUSTICE ».  

Infographie  : la peine de mort dans le monde en 2012

En 2012, 682 exécutions ont été officiellement recensées, dans 21 pays. Malgré une tendance générale à l'abolition, plusieurs pays ont repris les exécutions en 2012 après un moratoire.

 

© AFP 2013

La France au 1er rang du combat pour l'abolition de la peine de mort

Plus de 30 ans après l’abolition de la peine de mort en France, le combat continue : François Hollande s’engage sur la scène internationale pour l'abolition universelle. À l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, parcourez en vidéo plusieurs décennies de lutte, dans les pas de François Mitterrand et Robert Badinter.

 

Date de publication 09/10/2013 - Durée 03:18 © ELYSEE.FR

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