C’est, certes, le lundi de Pentecôte cette année - la date est mobile puisque calculée cinquante jours après la Pâques, mais bien plus en fait - pas de mal à ça ; les adorateurs du nazaréen ne sont pas les seuls à se bouger le cul ce 20 mai.

Le Kiosque aux Canards revient sur les “20 mai” célèbres

Cette année, c’est le jour de la Pentecôte
Les copains du nazaréen

“Cette année”, puisque la Pentecôte n’est pas déterminée par un jour fixe ; la tradition juive - puisque la fête chrétienne en est inspirée - la fixe au lendemain du septième sabbat,  après la fête de Pessa'h. De là son nom de Fête des Semaines (Chavouot, en hébreu) et celui de Pentecôte (cinquantième [jour], en grec) dans le judaïsme hellénistique.

Le Canard note d’ailleurs qu’il est sublime de voir que nos cathos tradi, dont un certains nombre est antisémite, continuent de fêter des traditions ... sémites. Mais bon, vu que nos chrétiens ont piqué un peu partout les bases de leur croyances, ça ne nous étonne même plus. Quand on pense qu’ils nous ont pollué la vie avec leurs arguties religieuses durant des siècles et qu’au XXIe ; ils continuent allègrement à se foutre sur la tronche pour un ami imaginaire qui n’est pas, pour eux, le même que leurs voisins.


C’est aussi l’anniversaire de la création du drapeau tricolore

Le drapeau tricolore

Il date du 20 mai 1794 — dessiné par Jacques-Louis David (1748-1825) à la demande de la Convention — mais ses origines sont plus anciennes et remontent aux trois couleurs de la liberté (14 juillet 1789), identiques aux trois couleurs utilisées par les différents pavillons français d'Ancien Régime. Le drapeau tricolore est le pavillon officiel de la France depuis 1794, et le drapeau officiel des armées depuis 1812, à l’exception des périodes de Restauration 1814-1815 et 1815-1830.

Les emblèmes utilisés reflétaient les trois ordres traditionnels de la société, avec :

Une bannière religieuse qui fut d'abord l'oriflamme de saint Denis puis la bannière de Jeanne d'Arc ou de saint Michel ;

Un étendard royal ou seigneurial, en l'occurrence les fleurs de lys sur fond bleu puis la cornette blanche (également adoptée par la flotte) ;

Un signe de reconnaissance pour les fantassins qui fut d'abord la croix rouge sur fond blanc puis la croix blanche sur fond souvent bleu (comme pour le pavillon de la marine marchande).

Bonaparte rétablit l’esclavage

Bonaparte ; l'esclavagiste

Le 20 mai 1802, n’en déplaise aux adorateurs de l’empereur, l’un des pires meurtriers de l’histoire de France, honnis même dans sa Corse natale, qui lui préfère Pascal Paoli ; il décide par un décret du 30 Floréal An X de légaliser l'esclavage dans les colonies françaises

L'esclavage a été en théorie aboli huit ans plus tôt par le décret de Pluviôse. En réalité, cette mesure sans précédent votée par les députés de la Convention n'a pris effet qu'en Guadeloupe et à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti).

– La Martinique, occupée par les Anglais, n'en a pas profité et les planteurs ont pu conserver leurs esclaves grâce à la bienveillance des occupants.

– Dans l'océan Indien, les colons de l'île de la Réunion et de l'île de France (aujourd'hui l'île Maurice) ont réussi à s'opposer à l'application du décret.

– Quant à la grande île de Saint-Domingue, elle a attendu le départ des Anglais, chassés par Toussaint Louverture en octobre 1798, pour appliquer le décret et abolir l'esclavage. Encore les anciens esclaves n'ont-ils troqué leur statut que pour celui de travailleurs forcés...

Le Premier Consul, pragmatique, aurait sans doute souhaité s'en tenir au statu quo. Mais il est pris de court par la restitution à la France de l'île esclavagiste de la Martinique à la paix d'Amiens (25 mars 1802) et plus encore par les velléités indépendantistes de Saint-Domingue.

L'esclavage revient à priver les hommes de couleur de leur citoyenneté et les travailleurs des plantations de leur salaire ; les maîtres ont le droit de punir leurs esclaves sans passer par la justice civile.

Charles Lindbergh traverse l’Atlantique

Charles Lindbergh ; le nazi

Décidément, le 20 mai est une date prolixe... Pour les fachos de tous bords. Rappelons d’ailleurs que si Charles Lindbergh a eu le courage de traverser l’Atlantique à bord de son monomoteur, il n’eut pas celui de soutenir sa propre patrie et a, au contraire, assurer la promotion du régime nazi aux USA.

Envoyé en Allemagne à la demande de l'ambassade américaine pour effectuer un rapport sur la Luftwaffe, Charles rencontre Willy Messerschmitt et se serait laissé leurrer. Il surestime l'aviation allemande qu'il dit « invincible ». Il est décoré le 28 juillet 1936 de l'ordre de l'Aigle allemand par Hermann Göring, qui lui montre en avant-première de nouveaux avions. À cette occasion, Lindbergh qualifie Hitler de « grand homme». Il le juge alors moins dangereux que Staline.

De retour aux États-Unis, il collabore avec l'armée de l'air. En même temps, il s'intéresse aux travaux d'Alexis Carrel sur le cœur artificiel, et travaille avec lui à la création de la circulation extra-corporelle (ouvrant ainsi la voie à la chirurgie thoracique et à celle de l'aorte). 

Partisan de la neutralité américaine au début de la guerre, il devient, de 1940 à 1941, l’un des principaux porte-parole du mouvement isolationniste America First, engagement qui lui vaut d'être soupçonné d'antisémitisme. En mai 1941, Roosevelt lui demande de renvoyer la « médaille de la honte » reçue des mains d'Hermann Göring, ce qu'il refuse de faire, préférant démissionner de son poste de colonel au département de la Guerre.

Il faudra attendre l’agression japonaise de Pearl Harbour pour que les américains partisans de Lindbergh s’éloignent de lui.

 

Bon 20 mai à toutes et à tous !

Le 20 mai : date prolixe
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