On apprend que la SNCF a choisi son matériel de monétique suite à un appel d'offre. Son choix s'est reporté sur une firme américaine. En effet,  la société californienne VeriFone Systems a annoncé qu'elle allait fournir 12.000 appareils à la SNCF, un marché remporté face à son concurrent français Ingenico.

Dans un communiqué, la SNCF explique qu'à l'origine, une société française, Nomadvance, filiale du groupe Aéroports de Paris (ADP), a remporté en février 2011 un appel d'offres européen pour équiper les contrôleurs d'une installation intégrée de paiement. Mais Nomadvance a lancé à son tour un appel d'offres visant à trouver un sous-traitant pour concevoir son logiciel de paiement, ce qui représente un marché annuel d'environ 500.000 euros, précise la compagnie. L’américain Verifone l'a alors emporté face à l'entreprise tricolore Ingenico.

Pas rancunière notre SNCF

Alors que le cette même SNCF est dans le collimateur du Congrès des États-Unis, et que des élus républicains et démocrates ont présenté mercredi 31 juillet un nouveau projet de loi cherchant à établir la responsabilité de la SNCF pour son rôle actif dans le transport des juifs vers les camps de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale, c'est un peu anachronique de choisir une entreprise d'un pays qui cherche à saboter toute tentative de prise de marché par la SNCF sur le sol américain. Or, la SNCF est actuellement à la recherche de contrats pour la construction de lignes à grande vitesse aux États-Unis.

Le sénateur Chuck_Schumer et un groupe d’élus des deux bords ont déposé un nouveau texte baptisé Holocaust Rail Justice Act. Il « permettrait de faire rendre des comptes à la compagnie ferroviaire française devant un tribunal, pour avoir envoyé plus de 75 000 Juifs à la mort durant la Seconde Guerre mondiale » explique-t-il. 

Mais le président Obama promulguerait-il une telle législation ? Ça n’est pas certain. En 2010 en Californie, la société française avait été sauvée par le «Governator»: Arnold Schwarzenegger avait en effet opposé son veto à une proposition d’un élu qui voulait exclure la SNCF des candidats à la construction de la future ligne du TGV californien  entre Tampa et Orlando.

Mais qu'importe, il faudrait rendre la pareille aux entreprises US et la SNCF n'aurait jamais dû favoriser l'entreprise VeriFone. Ce n'est pas qu'une question de « Made in France ». Cela devient une question de principes, une question politique.

Pour mémoire aux sénateurs américains, ils feraient mieux de se pencher sur leur propre  responsabilité historique.

  • IBM, géant de l'informatique, dès 1934 fournit au régime nazi un système de cartes perforées, qui permit le décompte de la population juive dans les ghettos et les camps de concentration.
  • La Standard Oil of New Jersey, propriété de la famille Rockefeller, (issu du démantèlement de 1914 et futur Esso puis ExxonMobil) a vendu du carburant à l'armée allemande. Encore mieux, l'argent de la Royal Air Force pour payer son carburant eut comme bénéficiaires les nazis (à travers IG Farben), ainsi c'est la RAF qui finançait —en partie— l'effort de guerre allemand.
  • ITT contribua à l'amélioration des fusées V1 et V2 qui pleuvaient sur Londres et aida à la fabrication des bombardiers Focke-Wulf.
  • Henry Ford, grand admirateur d'Adolf Hitler, fut décoré par le régime hitlérien, son fils Edsel fut membre de IG Farben, à travers une filiale aux USA. Rappelons que cette firme est associé au Zyklon B. En outre si Ford refusa de fabriquer des avions pour la RAF, il construisit des véhicules par centaines pour l'armée allemande. D'ailleurs Ford reçu 38 millions de francs de la part de la France de Vichy pour dommages de guerre dus aux aux bombardements alliés.
  • General Motors finança le parti nazi. GM investi aussi dans le groupe IG Farben sus-cité. Adam Opel fondateur de la société de construction automobile éponyme, filiale de General Motors en Allemagne nazie, construisit des camions, des voitures blindées, des chars et des avions militaires, et ce durant toute la guerre.
  • Kodak-Allemagne utilisa le travail forcé des esclaves du régime nazi.
  • Enfin, Coca-Cola —pour l'anecdote— développa une boisson nommée Fanta qui abreuva les soldats du Führer et permit à la firme américaine d'empocher quelques subsidiaires profits.

Et ne pas oublier, Charles Lindbergh « nazi-phile », le père de JFK, Joseph Patrick Kennedy, ambassadeur américain à Londres qui était un pro-hitlérien, etc.

Donc messieurs les membres du Congrès réglez donc vos comptes avec vos propres entreprises, et quant à la SNCF son choix est incompréhensible sans compter qu'il dessert une entreprise de pointe française : Ingenico.

Pas rancunière la SNCF ! Amnésiques les américains !
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