Aujourd’hui, seulement environ 5 000 parisiennes et parisiens se sont inscrits sur le site web dédié aux primaires UMPistes parisiennes. On est loin des 50 000 inscriptions souhaitées par le boss auto-proclamé Jean-François Copé et par la candidate désignée par les sondages, Nathalie Kosciusko-Morizet.

Au delà du simple fait que 50 000 votes donnerait une certaine légitimité au candidat choisi, les 3 euros par votant inscrit permettaient de financer ces primaires. C’est raté.

Nathalie Kosciusko-Morizet appelle au secours

Inquiète de cette situation, celle qui a quitté sa mairie de banlieue dans l’Essonne - Longjumeau - vient d’alerter Antoine Rufenacht, l’ancien maire du Havre qui joue le rôle de “sage” dans cette primaire pour lui proposer de modifier le mode d’un scrutin qui ne semble intéresser personne, à Paris.

Sa proposition est simple ; en plus de la possibilité de voter électroniquement prévu du 31 mai au 3 juin pour le premier tour, sachant qu’une inscription est obligatoire avant le 28 mai à 19h00, elle propose que des bureaux de vote traditionnels soient ajoutés afin de permettre aux sympathisants parisiens de s’inscrire puis de voter “physiquement”, permettant ainsi de mettre en place une mobilisation plus importante.

Pourtant, ça avait mal commencé

L’UMP n’est décidément pas à l’aise quand il s’agit d’élections. Mettons de côté toutes les élections perdues depuis 2007 pour se focaliser sur leurs élections internes de la fin d’année dernière, où ridicule et tricherie s’étaient joyeusement mêlés, pour le plus grand bonheur des opposants, qu’ils soient de gauche, du centre, voir même de droite.

Le début de ces primaires parisiennes fut aussi légèrement chaotique. Le retrait de Rachida Dati, elle qui est pourtant maire du VIIe arrondissement, donc une véritable “locale”, a mis du plomb dans l’aile à la campagne pour les cinq dernières semaines qui restaient alors. Ensuite, on ne peut pas dire que le programme de la candidate que les sondages désignent comme favorite soit d’une clarté extraordinaire ; Nathalie Kosciusko-Morizet lançait, lors de sa première conférence de presse et tout droit sortie de sa boite à idées - sic - de campagne, les poussettes en location, copiant le Vélib’ de Bertrand Delanoé.

Ça vient du PS, en passant par l’UMP

Le Point du 7 mars expliquait que NKM souhaite permettre aux parisiens de louer des poussettes. L'idée ? Un équivalent des Vélib' ou d'Autolib' pour les parents à Paris qui souhaiteraient utiliser ponctuellement une poussette.

Cette idée s'inspire donc de Bertrand Delanoë mais vient de Jean-Baptiste Menguy, porte-parole du groupe UMP au conseil de Paris et soutien de l'ex-maire de Longjumeau dans sa course à la primaire parisienne.

L'élu parisien justifiait son idée sur Atlantico :

Il s’agit de proposer un service de location de poussettes en partage, sur le modèle de Vélib’ ou Autolib’, pour les parents qui galèrent pour se déplacer dans la capitale. Difficile en effet de prendre le métro car il n’est pas accessible, de prendre le bus car on ne peut y avoir plus de deux poussettes ouvertes, et encore moins la voiture avec les problèmes de circulation.

Les stations seraient implantées près du métro et des crèches, mais aussi des grands lieux publics. Cela existe déjà notamment dans des parcs d’attraction, des centres de vacances. Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse relever ce défi.

Ces dernières semaines, l'ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy multiplie les sorties médiatiques. Elle était présente à une soirée organisée par radio FG, mais également au Stade de France pour un match de rugby du Stade Français, au Parc des Princes pour voir jouer le Paris-Saint-Germain et au défilé du nouvel an chinois.

Une idée du Kiosque aux Canards

On pourrait grouper le Vélib’, déjà existant au Landolib de NKM ; recréant ainsi les pousse-pousses asiatiques et permettant aux parents de trainer leurs nains en pédalant ; inconvénient majeur : le dioxine de carbone va nous polluer les bronches de nos rejetons, avantage : on peut aussi balader son clébard avec...

Plus sérieusement, lors du premier débat télévisé qui a rassemblé les cinq candidats UMPistes, ça avait légèrement chauffé pour NKM. Qui sont les autres ?

Nous avons Franck Margain, le conseiller régional, vice président du parti chrétien démocrate, candidat dissident dans le XIIe et banquier. Le secrétaire général de l'UMP, candidat d'origine cambodgienne incarnant la diversité et homosexuel revendiqué, Chanva Tieu, qui a défendu le mariage pour tous. Jean-François Legaret, maire du Ier arrondissement et président du groupe UMPPA au conseil de Paris, s'est positionné comme le candidat légitime. Puis Pierre-Yves Bournazel, le candidat du XVIIIe, benjamin de la primaire, qui s’est pris la tête au bout d’une longue heure et quart soporifique avec la candidate vedette, Nathalie Kosciusko-Morizet, avec un « quand on aime sa ville on ne la quitte pas ».

Sans programme, la favorite ergotait

Nathalie Kusciusko Morizet, en revanche a été plus en retrait. La députée de l'Essonne, parachutée à Paris, était pourtant la mieux rodée à l'exercice et la plus expérimentée. L'ancienne ministre de l'écologie est aussi archi-favorite. Mais elle n'a pas été convaincante sur le terrain des idées.

Pire, l'ex porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant la présidentielle n'a fait quasiment aucune proposition phare pour les Parisiens, sauf sur le logement intermédiaire. Son programme est en cours de préparation, avait expliqué son entourage. En revanche, elle a attaqué le bilan de Bertrand Delanoë. Et s'en est prise aussi à sa dauphine. Nathalie Kusciusko-Morizet l'a répété à trois reprises, son adversaire, c'est Anne Hidalgo, « l'héritière » qui « voudrait être la bonne élève de la pire des politiques qui est celle de François Hollande ».

Bref ; l’UMP s’engage sur la pente compliquée de se lancer dans un combat difficile - le bilan Delanoé est plutôt bon et Anne Hidalgo est donnée comme largement favorite - en le commençant par une sacrée merdouille.

Les primaires UMP à Paris se ramassent
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