John Kerry, s'est adressé, hier, 7 septembre 2013, tout particulièrement au peuple de France à propos de la Syrie. S'exprimant dans un français impeccable, remettant ainsi à l'honneur la première langue diplomatique usitée, le secrétaire d’État américain aux Affaires Étrangères a tenu à justifier la position de la France et de son pays quant à une réelle-possible intervention sur le sol syrien.

Relations États-Unis, France : cruciales pour la liberté et la paix dans le monde.

Après avoir remercié Laurent Fabius, ministre des Affaires Étrangères, pour ses propos et l’hospitalité de la France, John Kerry citant la phrase de JFK à De Gaulle « La relation entre la France et les États-Unis est d'une importance cruciale », dommage que ces dix dernières années ce ne fut pas le cas, merci Bush, Chirac et Sarkozy. Conscient de ce « passage à vide » entre Paris et Washington, John Kerry est convaincu que l'alliance franco-américaine à plus que résistée à l'épreuve du temps, faisant implicitement allusion, à mots couverts, de la non-participation de la France à la coalition contre Saddam en 2003.

Aujourd'hui, John Kerry transmet une message très politique, insistant sur le travail du couple Hollande-Fabius avec le duo Obama-Kerry pour la défense de  valeurs qui nous ont permis de traverser deux guerres mondiales. Face à la situation en Syrie et à l'utilisation des armes chimiques contre la population syrienne, cette relation évoquée par Kennedy est « plus cruciale que jamais ».

Le cours d'histoire

Kerry rebondit sur notre histoire de France, en rappelant que « quelques unes des toutes premières attaques létales aux armes chimiques ont eu lieu ici (NDLR:utilisation de gaz par les Allemands lors du premier conflit mondial)...et les toutes premières victimes de ces armes mortelles et aveugles furent de jeunes soldats français ». Pourtant interdit en 1899 par la convention de la Haye, le gaz sera massivement utilisé sur les champs de batailles de la Première Guerre, occasionnant 3 à 3,4% des pertes du conflit. Cette arme terrifiante laissera une impression très forte qui a traversé les décennies, c'est ce que John Kerry a rappelé dans son discours : « Après la fin de cette guerre la communauté des nations s'est réunie pour tracer une ligne rouge au niveau mondial afin de s'assurer que l'emploi de ces armes abominables soit interdit ». Cette fameuse ligne rouge, de retour dans le discours diplomatique d'Obama, il y a quelques mois concernant la Syrie. Continuant, John Kerry martèle  : « nous savons de manière implacable que Bachar el Assad a franchi cette ligne rouge...aucun doute n'existe que cela s'est produit ».

Ligne rouge Syrie

L'absence d'action entraîne un risque plus important que l'action elle-même.

« Nous ne parlons pas de guerre », justifie l'ancien candidat démocrate à la présidentielle américaine. La Syrie n'est ni l'Irak, l'Afghanistan, la Libye ou le Kosovo. John Kerry pense toujours que la résolution du problème syrien passe toujours par une solution politique et non militaire. L’ambiguïté de la diplomatie dans toute sa splendeur où ma main droite ignore ce que fait ma main gauche. Et Kerry de revenir sur ce leitmotiv : « intervention militaire limitée ». « C’est vraiment notre Munich à nous! », lancé John Kerry en allusion à la fameuse conférence de 1938, entrée dans le langage courant pour critiquer le non interventionnisme contre les dictatures.
Ce qui a du faire plaisir à Harlem Désir qui s'est fait remonter les bretelles pour sa petite phrase à propos de l'intervention en Syrie et visant directement les dirigeants UMP de la Sarkozie : « Je ne voudrais pas que les mêmes qui recevaient M. Bachar al-Assad un 14 juillet montrent aujourd'hui un esprit munichois face à ces atrocités ». 

Quoiqu'il en soit, après un G20 catastrophique pour la diplomatie française et américaine, malgré le revirement soudain de Merkel, hier, la décision est en suspens, au bon vouloir du Congrès américain.

© I-Télé 2013 durée :00:08:05

Syrie : Kerry "c'est vraiment notre Munich à nous"

Dans un français impeccable, John Kerry a livré ce soir, aux côtés de Laurent Fabius, les derniers arguments pour convaincre de la légitimité d'une frappe militaire en Syrie emmenée par l'axe franco-américai

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